Fotografia a Catalunya
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Jacques Léonard

1909-1994
Jacques Léonard

Biographie

Jacques Léonard (1909-1994) a exercé plusieurs métiers mais, dès sa jeunesse, son activité professionnelle a été liée au monde de l’image, concrètement au cinéma. Il commença à travailler aux studios cinématographiques Gaumont de Paris où, en tant qu’apprenti, il commença un parcours professionnel qui est passé par tous les aspects de la production cinématographique.

Il collabora avec plusieurs directeurs, dont Abel Gance avec qui il travailla dans J'accuse, Louise et Paradis perdu. Ce fut justement pour un projet cinématographique de ce grand réalisateur français sur Christophe Colomb en 1940 qu’il voyagea en Espagne pour les repérages du tournage. Le projet n’aboutit pas à cause de la guerre en Europe mais il connut à Madrid Manuel García Viñolas, chef du Service de Cinématographie du ministère de l’Intérieur dont il fut le protégé dans les années suivantes et qui lui proposa de travailler pour Ulargui Films où il réalisa le montage de certains films.

En 1949, il déménagea à Barcelone avec le chef d’entreprise Arthur Kaps dont il devint la main droite et voyagea par la suite dans différents pays avec l’humoriste Robert Lamouret, dont il fut le secrétaire.

En 1952, il établit sa résidence à Barcelone quand il s’éprend de Rosario Amaya, une gitane des baraquements de Montjuïc. Cet aspect de sa biographie est très important car il donne lieu à une pratique photographique domestique -non pas professionnelle- sur un territoire culturel, le territoire gitan, situé en marge d’une idée consensuelle sur Barcelone. Le résultat de cette pratique constitue probablement, les archives photographiques les plus importantes conservées sur les gitans et leur culture à Barcelone, avec une chronologie qui va de 1952 au milieu des années 70.

Les portes de toutes les baraques étaient ouvertes pour le gadjo Chac, comme l’appelait sa grande famille gitane, et, bien qu’étranger, il pouvait prendre toutes les photographies qu’il voulait de l’intérieur des bicoques. C’est là la différence avec ses collègues barcelonais de la nouvelle avant-garde (Català-Roca, Miserachs, Maspons, etc.) qui, quand ils rendaient sur ce territoire, travaillaient toujours à partir d’un regard qui se réaffirmait sociologiquement et culturellement dans son externalité. Alors qu’ils photographiaient les baraques et les gitans en alimentant toujours un sentiment paternaliste, en dénonçant les conditions des baraquements ou en saisissant des scènes folkloriques, Léonard le faisait à la manière d’un ethnologue : en documentant la culture et le peuple gitans d’un point de vue historique et contemporain et en en transmettant une image absolument digne.

À Barcelone, Francesc Català-Roca lui donna les premiers contacts. Il collabora avec La Vanguardia, La Gaceta Ilustrada et reçut des commandes du Conseil Général de Barcelone, des Chemins de Fers catalans et de plusieurs professionnels barcelonais. Il illustra aussi des livres sur la Catalogne et les îles Baléares. Mais ce fut Albert Puig Palau, propriétaire de la maison d’édition Barna et éditeur de Revista, qui le présenta en société et l’introduisit dans le monde gitan catalan.

Le travail de Jacques Léonard s’intègre dans les paramètres de la photographie humaniste si en vogue au milieu du XXe siècle mais elle possède la valeur ajoutée de montrer une Barcelone que les auteurs reconnus ne saisirent pas.

Expositions

1961 Les Gitans. Building Publics, Champs Elisées, París, 1961

2012 Jacques Léonard. Barcelona gitana. CALAFELL, Jordi (comis.). Arxiu Fotogràfic de Barcelona, Barcelona, .

2012 Jacqués Léonard. Pèlerinage gitan. Institut F...

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Bibliographie

CALAFELL, Jordi ; ULLED, Jesús. Jacques Léonard: Barcelona Gitana, 1954-1974. Madrid: La Fábrica i Barcelona: Arxiu Fotogràfic de Barcelona, 2011.

CALAFELL, Jordi. Barcelona: 100 fotografies que hauries de conèixer. Barcelon...

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